Archives quotidiennes : 27 juin 2023

« L’Amour et les Forêts »  de Valérie Donzelli…

   Voilà, typiquement, un film agaçant, énervant, voire horripilant! Limite cinéma franchouillard petit-bourgeois… Pourtant Valérie Donzelli nous avait habitués à beaucoup mieux, notamment dans « La Guerre est déclarée« !

   Le sujet, la violence conjugale du mari à l’égard de sa femme est, évidemment, d’une extrême importance, dans l’air du temps. D’ailleurs il n’y a pas que dans le cinéma, certains faits-divers ont défrayé la chronique… Et le cinéma, donc, a déjà traité, et d’une manière autrement originale, autrement forte, de ce drame sociétal épouvantable, je pense en particulier à « Jusqu’à la garde » de Xavier Legrand.

   Dans «  L’Amour et les Forêts« , rien de tout cela; au contraire, tout est prévisible, tout est attendu, tout fonctionne par clichés empilés les uns sur les autres. Très rapidement on comprend de quoi il s’agit, il n’y a que l’héroïne qui ne se rend pas compte qu’elle a épousé un malade mental, un mari jaloux, un pervers narcissique et manipulateur. Partant de là, il ne se passe rien, ou si peu, sinon que les séquences prévisibles se succèdent et l’on s’ennuie à mourir. On a envie de secouer l’héroïne, de lui dire de demander le divorce, de fuir, mais non, elle continue à espérer que les choses vont changer, vont s’arranger malgré l’horreur que l’époux lui fait vivre. Alors, je sais bien qu’il n’est guère facile de trancher dans le vif, surtout -comme c’est le cas ici- lorsqu’il y a des enfants , mais tout de même…

   Comble d’incohérence dans le scénario, l’héroïne ne trouve pas mieux pour résoudre ses problèmes que de se lancer sur les réseaux « sociaux » pour choisir un amant et partir faire des parties de jambes en l’air en forêt!!! Vous l’aurez compris, je n’ai à aucun moment adhérer au propos! Autre sujet d’énervement, les scènes de sexe  qui se multiplient sans rien apporter à la narration. Bon, c’est Virginie Efira, et la tentation est très forte de nous la montrer sous toutes les coutures. On n’ignore donc rien de la plastique impeccable de l’actrice, alors qu’à aucun moment on ne voit la quéquette de Melvil Poupaud. Pourtant, dans ce genre de situations, on doit bien être deux, non? Qu’est-ce que c’est que cette discrimination, quasiment constante dans le cinéma?

   Au total, on est bien malheureux pour Valérie Donzelli, qui nous doit une revanche… Seule chose à sauver du film toutefois, l’interprétation impeccable de Virginie Efira, de Melvil Poupaud, et dans des plus petits rôles, de Dominique Reymond, Romane Bohringer et de Virginie Ledoyen…