Archives de Catégorie: Littérature

Le cœur de Saint-Brieuc conserve quelques maisons remarquables à pans de bois, dites « à colombages ». La rénovation de la place de la Grille est l’occasion de nous retrouver dans le centre-ville médiéval et renaissant pour les redécouvrir lors d’une balade historique et littéraire, agrémentée de textes lus de l’écrivain briochin Louis Guilloux.

Déambulation proposée par le service Archives municipales et Patrimoine et l’Association des amis de Louis Guilloux.

Dimanche 24 mars 2024

De 15h à 17h

Départ des visites place de la Grille

Ce n’est pas la première fois que nous participons aux visites proposées par les Archives municipales. Et pourtant, à chaque fois, nous sommes surpris! Nous croyons parfaitement connaître la ville, mais, à chaque fois, nous faisons de belles découvertes!

La Place de la Grille, hypercentre de Saint-Brieuc, c’est à quelque chose près l’endroit où Brieuc et ses moines se sont installés, après avoir débarqué, venant du Pays de Galles, au Légué, le port de Saint-Brieuc. La place s’étale devant la magnifique cathédrale forteresse de Saint-Brieuc.

Après avoir été fouillée par les archéologues, elle a complètement été rénovée, rénovation parfaitement réussie d’ailleurs!

C’est de là qu’est partie la déambulation. Nous avons remonté la Rue Quinquaine, avec pauses devant certaines maisons à colombages tout à fait remarquables.

En outre, nous avons eu la chance d’être accompagné par un érudit briochin, Paul Recoursé, spécialiste de l’écrivain briochin Louis Guilloux, qui, à chaque pause, nous a lu des extraits du « Pain des rêves » et du « Jeu de patience« , entre autres:

Au total, une magnifique balade dans l’hypercentre de Saint-Brieuc, une magnifique promenade culturelle dans le passé de Saint-Brieuc!


Mardi 19 mars 2024

Typhus Bronx

La petite histoire

qui va te faire flipper ta race

(tellement qu’elle fait peur)

Bon, nous étions prévenus: ‘’Les arts décalés’’, ce sont ‘’Les arts décalés’’… Nous étions prévenus, particulièrement pour ce spectacle, interdit aux moins de douze ans… Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été surpris ; en fait, si, d’ailleurs! Malgré les avertissements, on ne s’attendait pas vraiment à ça…

Pas question de vous dévoiler le spectacle, sachez seulement que c’est un seul-en-scène du clown Typhus Bronx. Et ça déménage au-delà de tout ce qui est racontable. Sachez seulement qu’il s’agit d’un adaptation du ‘’Conte du Genévrier’’ des frères Grimm. Au départ, j’ai vraiment cru à une blague, mais non, le conte des frères Grimm existe réellement:

https://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/le_conte_du_genevrier

Très vite le clown transforme la scène en boucherie, avec du sang qui gicle de partout, des tripes à l’air, bref, un spectacle horrifique, mais toutefois grotesque, burlesque et désopilant! Seule référence, dont je me souvienne, le clown américain Jango Edwards, qui, lui non plus, ne reculait devant rien :

http://www.jangoedwards.fr/

Typhus Bronx déploie une énergie hors du commun, il joue sur scène, il joue dans la salle avec le public et, s’il pouvait jouer derrière la salle, au-dessus de la salle, sous la salle, il le ferait à coup sûr. C’est un clown extraordinaire et on ne sait jamais quand il est dans l’improvisation ou pas, tant il sait rebondir sur les réactions ou réparties du public, toujours plus ou moins inquiet, tant le clown est imprévisible. Evidemment -et c’est là que c’est absolument bluffant !-, le spectacle reste toujours sous contrôle, même si l’artiste nous fait croire aux dérapages les plus insensés.

Au total, nous pouvons nous considérer comme des privilégiés d’avoir été les témoins d’un tel spectacle Et on ne peut que féliciter l’équipe de « Bleu Pluriel » de nous avoir gratifiés d’une telle programmation! Evidemment on en redemande…

https://www.bleu-pluriel.com/La-petite-histoire-qui-va-te-faire.html

https://www.bleu-pluriel.com/La-petite-histoire-qui-va-te-faire.html


20

min

de bonheur

en plus

Bleu Pluriel TREGUEUX

Voici l’agréable retour du fameux festival ‘’20 Minutes de Bonheur en Plus’’! II faut vraiment rendre grâce à Jean-Noël Racinet, l’ancien directeur de ‘’Bleu Pluriel‘’, qui a eu l’idée magistrale de créer ce festival unique, il faut rendre grâce également à la nouvelle équipe qui a décidé de pérenniser ce fabuleux festival, qui rassemble, au bas mot, sur deux jours, plus de 5000 spectateurs -apparemment 7500 cette année!-, ce qui n’est pas rien!

Rappelons le principe : neuf spectacles de rue , en salle, comme son nom l’indique.

Cette année, nous nous sommes vraiment bien organisés : nous nous sommes débrouillés pour voir les six spectacles payants le samedi et les trois gratuits le dimanche!

Disons tout d’abord un mot de l’organisation… Parfaite, il n’y a pas d’autre mot, grâce au concours de très nombreux bénévoles. Tout a baigné, tout est parfaitement huilé pour permettre aux spectateurs de pouvoir enchaîner les spectacles ! Le timing est excellent et…respecté. Encore une fois parfait !!!

Voici ce que nous avons vu le samedi :

1.Cie Carna

LES COEURS ROUGES

Pôle dance contemporaine

Contrairement à l’habitude, ce ne sont pas des femmes, mais des hommes qui officient ! Trois corps magnifiques, un érotisme torride et décalé, une sensualité totalement assumée, un magnifique spectacle!

http://www.mynd-productions.com/les-compagnies/carna/les-coeurs-rouges/

2 .RoiZIZO Théâtre

Maillot Jaune

Théâtre physique et manipulation d’objets

Peut-être ce que nous avons le moins aimé. Il faut dire qu’il s’agit d’un spectacle en gestation qui doit être créé en décembre 2024. En fait l’acteur est seul en scène, entouré de vélos qu’il chevauche parfois. Il joue tous les personnages, les cyclistes, les reporters, les entraîneurs et tout ce qui touche aux courses cyclistes. Dans le cadre du festival, évidemment un texte poétique ou plus sérieux détonne un peu et l’acteur s’est évidemment mis quelque peu en danger…

https://www.roizizo.fr/spectacles/maillot-jaune-creation-2024/

3 .Léo Rousselet

Eclipse

Cirque contemporain, jonglage «minimaliste» sous éclairage inconstant

Probablement ce que nous avons vu de meilleur! Là, nous sommes dans le monde du «slapstick», dans le monde des comiques muets américains, dans l’univers de Buster Keaton ou de Charlie Chaplin. Un hurluberlu s’étonne de tous les avatars, de tous les incident créés par les objets qui l’entourent. Pas un mot, seulement des mimiques et le résultat est très, très drôle!

4 .Cie du long raccourci

Au bord du corps

Amants ayant été annulé pour cause de maladie, c’est la Cie du long raccourci qui a remplacé, au pied levé, les artistes défaillants. Une jeune danseuse seule en scène. Spectacle entre histoires racontées, équilibre et danse, sur un rythme très lent, qui mélange les très longs silences. Original et poétique… :

https://balezocirque.fr › long-raccourci

5 .Collectif Les Aimants

L’Armoire Polyphonique

Chansons polyphoniques décalées (mais pas que)

Spectacle délirant : une armoire, d’où sortent deux chanteurs et une chanteuse, trois voix magnifiques à coup sûr, qui entonnent des textes totalement décalés, des polyphonies aux paroles joyeusement anachroniques. Là aussi c’est très drôlatique avec plein de trouvailles de costumes, d’éclairages et de textes ! Un excellent moment!

6 .Bahoz Temaux-Cie La meute

Newroz

Récit de vie et musique

Un des spectacles les plus originaux. Un homme se pointe et se met à chanter une longue mélopée qui semble être en arabe… Eh bien, vous n’y êtes pas du tout! L’homme en question, s’accompagnant d’instruments de musique originaux, commence à raconter sa vie. Il n’est pas arabe, mais kurde.. Ode à l’acceptation de nos différences et au vivre ensemble, ce spectacle est l’histoire d’un homme confronté aux préjugés liés à son genre, sa couleur de peau et sa double culture. C’est l’histoire d’un enfant d’immigrés qui se met en quête de ses origines pour mieux comprendre son histoire et qui il est.C’est une histoire profondément humaniste et touchante qui n’a peut-être jamais été autant d’actualité.

Un spectacle indispensable par les temps qui courent et qui a probablement posé question pour certains spectateurs!

Voici ce que nous avons vu le dimanche :

7 .Cie Debout Dehors

3.2.1. Existe

Théâtre physique et manipulation d’objets

Un spectacle curieux, une forme bizarre, comme une chrysalide, se déplace sur scène avec beaucoup de difficultés! S’agit-il d’un papillon ? S’agit-il d’une naissance ? On nous laisse dans l’expectative. Tout cela nous a laissés un o=peu indifférents:

8 .Collectif sous le Manteau

Pylône

Cirque contemporain, mâts chinois

Un spectacle plus classique, mais avec des acrobates virtuoses qui multiplient les performances sur le mâts chinois, le tout avec énormément d’humour!

https://www.cslm.eu/copy-of-mikado

Bien sûr, dans le cadre du festival, il s’agit d’une adaptation!

9 .Suko de Vivo

Joa

Spectacle et jonglage de feu

On a terminé en apothéose avec un spectacle en extérieur à la nuit tombée. Une performance impressionnante et d’une grande originalité! Il s’agit d’un couple qui jongle avec différents objets incandescents. Le spectacle est magnifique et un peu angoissant compte tenu du danger. A noter le nombreux public pour un spectacle qui attire toujours autant les foules!

Au total, un magnifique festival, tant par la qualité que par la variété des numéros présentés. Effectivement, de purs moments de bonheur!!!


Collectif OS’O

La Passerelle Saint-Brieuc

Jeudi 12 octobre 2023

Oh là là, dans quelle galère est-on encore allé se fourrer?

Encore une fois, un texte non théâtral, « D’après », et Dieu sait combien certaines expériences précédentes ont été pour nous douloureuses!!! Et puis, un collectif! Oh là là, tout cela ne présage rien de bon… Grosse inquiétude donc… Mais bon, la curiosité est là, Zola tout de même, en plus « L’Assommoir »…

Eh bien, je peux vous dire qu’elle a raison, la curiosité ! Grâce à elle, une des meilleures soirées passées à La Passerelle, non seulement cette année, mais les années précédentes! Voilà de quoi nous réconcilier avec une conception saine du théâtre. D’habitude, dans ces cas-là, on a droit à un spectacle snobinard et cucul la praline, plein d’esbroufe et de morgue : «Regardez combien, moi, le metteur en scène, je suis bon! Voyez combien je suis original et dans l’air du temps !!!, etc, etc.» Là, rien de tout cela, seulement une conception magistrale du théâtre, avec des acteurs extraordinaires, débordant d’énergie, nous présentant un théâtre physique éblouissant.

Alors, bien sûr, il ne s’agit pas de «L’Assommoir» d’Émile Zola, mais l’esprit est bien là! On ne peut pas parler d’adaptation, puisque ce sont trois couples, au café, qui ont envie de «jouer», de s’amuser, à nous raconter «L’Assommoir», et ils nous la racontent bien, cette dégringolade de Gervaise, jouant tour à tour tous les rôles, masculins et féminins confondus! Dès le début, nous sommes complètement accrochés par cette histoire, par cette grande fresque où apparaissent tous les personnages de «L’Assommoir». Et puis, l’ambiance monte, tant les personnages picolent, tant l’alcool est important, comme dans l’œuvre de Zola.

Et on rit, on rit, et on s’amuse avec les acteurs. Il en faudrait peu pour que nous montions sur les planches avec eux, tant les personnages sont vivants, tant les acteurs sont investis! C’est très, très drôle, mais, en même temps, tragique, très noir, là aussi comme dans l’œuvre de Zola, même si le va-et-vient entre l’époque de Gervaise et le monde contemporain permet un certain recul, car les acteurs n’oublient jamais qui ils sont, n’oublient jamais qu’ils sont en train de jouer!

Vraiment, cet «Assommoir» théâtral est somptueux, d’autant que la surprise est énorme! Imaginez cette idée totalement farfelue, complètement loufoque, qui consiste à faire de l’œuvre de Zola une pièce de théâtre! Faut être cinglé! Et pourtant cela fonctionne complètement, au-delà de toute espérance! Un grand, un très grand moment de théâtre!!!

https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/L-Assomoir/videos/media/L-Assomoir-du-Collectif-Os-o-presentation-et-extraits


Les Éditions de Trozoul

Chemins d’Écritures, 2023

Hélène Péchey, ancienne Conseillère d’Orientation, est une animatrice des ateliers d’écriture de l’association 3motsdeplus. Elle est également écrivaine. Les Trous Noirs est son premier roman.

Les Trous Noirs est un roman passionnant sur la Guerre d’Algérie. Il s’agit d’un roman autobiographique : la petite Hélène, presque 7 ans, arrive de l’est de la France dans le sud de l’Algérie, précisément à Colomb-Béchar, non loin de la frontière marocaine. Elle accompagne son papa, policier, et sa maman, institutrice. Nous sommes en 1960, pendant ce que l’on n’appelle pas encore la Guerre d’Algérie, mais tout simplement « les événements»!

Evidemment ce ne sont pas les ouvrages qui manquent sur cette période, mais ce qui fait l’originalité de ce texte, c’est son point de vue, puisque ces « événements » sont vus par les yeux d’une petite fille, encore que… Ils ne sont pas vus, ils sont plutôt devinés par la fillette, car les adultes cessent leurs conversations dès que la petite fille est présente : les bouches ouvertes deviennent pour l’enfant des «trous noirs». Elle doit donc reconstituer, deviner, essayer d’expliquer à partir de ce qu’elle voit, forcément, et de ce qu’elle entend… Le texte, de ce point de vue, est extrêmement intéressant et on suit avec beaucoup d’empathie le cheminement intellectuel de la petite Hélène, l’identification est totale.

La lecture est aussi passionnante parce que le style est fluide, d’une agréable simplicité, ce qui n’exclut pas, parfois, la complexité de la réflexion, puisqu’il y a un constant va-et-vient entre la Hélène de l’époque et l’écrivaine de maintenant, qui a évidemment beaucoup plus de recul et de réflexion sur le colonialisme et sur ce qu’étaient les réels enjeux de l’époque. L’imaginaire de la fillette est foisonnant et dépasse très souvent les réalités de la guerre. En d’autres termes, la lecture est passionnante aussi, car on s’attache à cette petite fille à l’imagination et à la curiosité débordantes, qui sait décrire des personnages réels et créer parfois ses propres amis. On est donc impressionné par la fraîcheur du propos, mais aussi par la complexité de l’œuvre, la connaissance de l’auteure n’étant pas celle du lecteur, et on se prend parfois à repartir en arrière pour bien vérifier de qui l’on parle, pour bien vérifier les lieux et les temporalités. Mais après tout, ce n’est pas désagréable que l’auteure fasse une certaine confiance au lecteur !

Franchement un joli texte, historique certes, mais pas seulement. Il s’agit aussi du portrait, parfois malicieux, parfois émouvant, d’une petite fille ballottée entre son imaginaire et la réalité d’événements qui appartiennent maintenant à l’Histoire de notre pays!

Quid de la suite ? Un deuxième roman ? En tout cas, on suivra tout cela avec sympathie…


C’est l’année Jarry à Saint-Brieuc et, hier soir, nous nous sommes inscrits pour le banquet Jarry, avec curiosité et jubilation!

Le repas a été préparé par les élèves du Lycée Hôtelier de Saint-Quay Portrieux et, en général, les menus sont de grande qualité, En outre, évidemment, la soirée est émaillée d’interventions en relation avec Jarry!

Eh ben, je t’en foutrais, on s’est fait avoir comme des bleus! On a assisté à une soirée catastrophique et je pèse mes mots! Je ne sais quel terme pourrait qualifier une telle soirée: consternante, pitoyable, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer!!!

Le repas d’abord, léger, léger, léger, mais pas mauvais: trois plats un peu indéfinissables, entrée, plat de résistance et un dessert, légèrement bourratif. Un peu de chance, au début du repas, on a eu droit à un demi-verre de vin, blanc ou rouge, et, par la suite, de l’eau, de l’eau, de l’eau à foison!!! Bon, inutile d’insister trop, ce n’est vraiment pas pour le repas que nous sommes venus, mais pour les «animations». Eh ben, là, je peux vous dire que nous avons été servis! Passez-moi l’expression, mais c’était nul à chier!!! Bon, au début, on se dit : «Ouais, là, c’est pas bon, mais la suite va être meilleure!». Ben, non, c’est même de pire en pire! Tout semble improvisé, rien n’a été préparé, manifestement ils n’ont pas eu le temps de répéter ensemble. Il y a une scène centrale, mais il faut dresser l’oreille pour entendre ce qui se dit! Problème de sono, manque d’habitude du micro, que sais-je? Au début, on fait bonne figure -après tout, on est bon public, en général-, mais petit à petit on se demande si on ne rêve pas. Même Clothilde de Cambronne, la co-maire de Saint-Brieuc, maîtresse de cérémonie, n’avait pas vraiment l’air dans son assiette ; on l’a connue plus dynamique!

Par la suite, on a assisté à vraiment du n’importe quoi! Incroyable, vraiment incroyable! Jamais vu ça! Même dans les mariages les plus ringards, personne n’aurait osé proposé ce genre d’«animations»! D’abord un couple de musiciens improbables, puis un hurluberlu hollandais -si j’ai bien compris !- est venu psalmodier des grommelots, dans un brouhaha indescriptible, dans la mesure où, évidemment, personne n’écoutait. Et ça s’est terminé en apothéose dans une espèce de ballet des morts-vivants, où chacun faisait tout et n’importe quoi!

Evidemment, on s’est emmerdé, mais emmerdé -y a pas d’autre mot !- comme pas possible, Beaucoup de gens, leurs agapes terminés, ont pris la poudre d’escampette sans demander leur reste! Pour notre part, on a résisté, mais on a aussi fini par fuir !

Et Jarry dans tout ça ? Ben, je n’en sais rien ! Une question tout de même, qu’ont pensé les organisateurs et les « artistes », recrutés je ne sais où, de cette prestation ? Sont-ils contents d’eux-mêmes, ont-ils honte et sont-ils partis se cacher ? Ou peut-être ont-ils fait exprès, le but du jeu étant en l’honneur de Jarry de se moquer du monde, le foutage de gueule étant considéré en l’occurrence comme un art ? Et les élus, qui ont financé pour une part cette soirée ? Sont-ils contents du résultat ?

Bref, on arrête là-dessus, on ne se fera pas piéger la prochaine fois !

Pauvre Jarry, il aurait tout de même mérité autre chose !!!

https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/saint-brieuc-22000/lannee-jarry-a-saint-brieuc-banquet-des-150-ans-ce-vendredi-a-robien-6422806.php


La Passerelle Saint-Brieuc

Déjà lu la plaquette de présentation et je n’ai pas trouvé grand-chose qui m’ait accroché!

Bon, une fois de plus, la salle est pleine (environ 700 personnes). Et, tous les ans, c’est la même chose! Je ne sais si c’est le buffet après la présentation qui attire tout ce monde ou bien si les gens sont réellement intéressés par les propositions culturelles de La Passerelle (?).

En tout cas Guillaume Blaise, le Directeur de La Passerelle est comme toujours très à l’aise et, effectivement, il a l’art de motiver le futur public, ce qui fait que je vais peut-être réviser ma programmation,,,

En tout cas -et c’est bien dommage!- nulle grosse pointure comme on en avait il y a quelques années, il est probable, même si le directeur n’a pas évoqué le problème, que les finances ne sont plus ce qu’elles étaient. Alors, on a beaucoup de théâtre et de danse, pour ce qui est du théâtre, beaucoup de théâtre contemporain, avec tous les risques que cela comporte! Il va falloir être curieux et juger sur pièces; pour ce qui est de la danse, il y a l’air d’avoir des choses intéressantes, même si la danse n’entre pas trop dans mes compétences… Le fait est tout de même qu’on reste un peu sur sa faim: on a parfois l’impression que le papier brillant et argenté qui enveloppe les spectacles sert de cache-misère… Ce qui caractérise cette programmation, c’est avant tout les coproductions Passerelle et les délocalisations, ce qui, après tout, peut partir d’un bon sentiment…

Mais l’ensemble laisse au spectateur un goût quelque peu mitigé… On verra bien…


Balade un peu différente cette fois… C’est toujours l’association 3MOTSDEPLUS qui organise, mais, cette fois, elle s’intéresse à une écrivaine briochine qui, pour la plupart des participants, est une inconnue et n’évoque tout simplement qu’un nom de rue. D ‘ailleurs c’est à l’entrée de cette rue Zénaïde Fleuriot, dans le quartier Saint-Michel, l’un des plus vieux et des plus huppés de Saint-Brieuc, que le rendez-vous est donné. Cette fois, même si Michel Guyomard est présent, ce n’est pas lui qui guide la balade, mais Daniel Carfantan, auteur de « Zénaïde Fleuriot, une romancière bretonne du XIXème siècle » (Ed. Henry des Abbayes, 2018).

Grâce à Daniel Carfantan, on va apprendre énormément de choses sur l’écrivaine , née à Saint-Brieuc en 1829. Elle connaît, à son époque, un très grand succès. Ecrivaine catholique, elle veille, en 83 romans, à la foi et aux mœurs des jeunes filles de bonnes familles.

Le groupe frôle les 40 personnes. Sous la conduite de Daniel Carfantan, on descend vers la ville plus bas; on passe devant la maison de Zénaîde Fleuriot et on rejoint les vieux quartiers de Saint-Brieuc, jusqu’à la Place au Lin. Eh bien, moi qui croyais parfaitement connaître Saint-Brieuc! Je n’avais jamais été à pied dans ces quartiers.

Ensuite on rejoint le parking Poulain Corbion. Grâce au covoiturage, tout le monde trouve une place dans les voitures et, de là, on se rend au Château-Bily, occupé par les Allemands pendant la dernière guerre et détruit dans des circonstances un peu troubles. C’est là que Zénaïde Fleuriot était la préceptrice de deux jeunes filles des propriétaires. Du château lui-même il ne reste quasiment rien, mais le lieu donne à Daniel Carfantan l’occasion de faire quelques derniers commentaires sur l’écrivaine briochine. A la mort de la Comtesse de Ségur, c’est elle qui prit sa suite chez Hachette dans le registre d’une littérature pieuse et bien pensante,

Au total, une belle découverte !


Cette année 2023 à Saint-Brieuc, on célèbre le 150ème anniversaire de la naissance d’Alfred Jarry, qui, né à Laval en 1873, a vécu à Saint-Brieuc de 1879 à 1886. Tout au long de cette année 2023 sont organisées de multiples festivités, entre autres des balades proposées par l’association 3MOTSDEPLUS, compagnie d’art littéraire.

Nous avons manqué, le mardi 8 août, la balade Jarry des villes. Par contre, nous avons participé, sous la conduite de Michel Guyomard, coordinateur de l’association, à la balade Jarry des champs.

Partis du Théâtre du Totem dans la vallée du Gouët, nous avons arpenté les chemins entre Saint-Brieuc et la commune de l’autre côté du Gouët, Plérin, pour finir au Légué, le port de Saint-Brieuc.

Michel Guyomard a ménagé des arrêts et, à chaque pose, nous a lu -et même interprété- des passages de l’oeuvre de Jarry, où l’on retrouve les lieux que l’auteur fréquentait régulièrement quand il habitait Saint-Brieuc.

En fait, la balade a duré deux bonnes heures et demie, balade absolument passionnante, qui nous a fait comprendre combien le séjour de Jarry à Saint-Brieuc a été fondamental dans la création de son œuvre!


DEHORS, MOLIÈRE ! (ou l’École de la rue)

   Alors, là, je ne trouve plus mes mots: stupéfiant, incroyable, extraordinaire, bref, génial!!! Comme tous les étés, à Saint-Brieuc, nous assistons avec beaucoup de plaisir à des spectacles de rue, gratuits, pour tout public et, généralement, de grande qualité! Mais, là, passez-moi l’expression, nous sommes tombés sur le cul! On s’attendait à un spectacle burlesque, franchement rigolard. Eh bien, il n’en fut rien! Nous sommes restés stupéfaits devant le projet, audacieux, pour ne pas dire casse-gueule: faire une présentation, devant un public pas forcément au parfum, de « L’Ecole des Femmes » de Molière, fallait oser! Spectacle, en outre, d’une heure et demie! Eh bien, les acteurs de la troupe, outre qu’ils ont enchanté le public, ont réussi à accrocher son attention.

   Dès le début, nous avons été complètement surpris, on s’attendait à tout, sauf à cela. L’idée de départ: une troupe de théâtre, souhaite monter « L’Ecole des Femmes » de Molière. Seul hic, il manque les deux jeunes premiers de la pièce, les deux tourtereaux, Agnès et Octave, que le metteur en scène va devoir trouver dans le public, après un casting des plus rigoureux. Il y a la femme à tout faire de la troupe, chargée de com, directrice, intendante, etc. etc., le metteur en scène, son compagnon, un acteur de seconde zone pour jouer Arnolphe, et tout se mélange, le texte, magnifique, de Molière, les explications pédagogiques qui permettent de suivre l’intrigue, et cela donne un spectacle total, costumes, décors, mise en scène, très drôle, désopilant, très enlevé et, mieux encore, toute une réflexion sur le théâtre, théâtre entier, populaire, tel qu’il devrait être conçu. Et toute l’équipe enlève aisément le morceau, le pari fou est totalement relevé, grâce à l’énergie et la qualité des acteurs, grâce à une interprétation hors pair, brillante même. On a l’impression que cette troupe a retrouvé l’esprit du théâtre!!!

   Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en faisant une formidable ovation à la fin!

   Renseignement pris, la troupe, « Casus Délires » est une troupe originaire de Redon, qui tient là un spectacle d’une extraordinaire qualité!

   http://www.casusdelires.com/dehors-moliere/