Archives quotidiennes : 12 juin 2023

   « Donnie Darko » de Richard Kelly

   Double surprise vendredi dernier lors de la soirée organisée par « Les Fondus Déchaînés » à Saint-Brieuc…

   Première surprise… Je m’apprêtais à revoir avec beaucoup de plaisir « Donnie Brasko« , le film de Mike Newell, sorti en 1997. Le film s’appuie sur l’histoire vraie de Joseph D. Pistone, un agent du FBI ayant infiltré la famille Bonanno, l’une des cinq familles de la mafia de New York à la fin des années 1970, avec Al Pacino, Johnny Depp et Michael Madsen. Euh, quoi-t- est-ce que? Le présentateur parle d’un film de science-fiction, sur l’adolescence(?). Ques Aco? Ben oui, quand on sait pas lire, on s’abstient. En fait, le film présenté ce soir, c’est bien « Donnie Darko« , film dont je n’ai jamais entendu parler, de Richard Kelly, dont je n’ai jamais entendu parler non plus!

   Deuxième surprise… Le film lui-même! Ben, j’ai quand même bien fait de venir, car, pour une surprise, c’est une surprise, et une belle!

   Quand on apprend, après coup, que le réalisateur n’a que 26 ans lorsqu’il tourne « Donnie Darko » et qu’il s’agit de son premier long métrage, il y a de quoi être bluffé, tant la réalisation est maîtrisée. Mais c’est le scénario qui rend le film aussi particulier qu’intéressant. Alors, évidemment, il faut s’accrocher; le film est très complexe et susceptible d’interprétations bien différentes, même si, dans les dernières minutes, le réalisateur semble proposer une explication rationnelle, quoique, à propos de Richard Kelly, le terme soit un peu osé! On lorgne évidemment du côté de David Lynch, pour le côté sombre du scénario et le traitement labyrinthique de l’histoire.

   En fait on est apparemment dans le teen-ager movie, même si « Donnie Darko » se démarque totalement du genre par les thèmes abordés, la science-fiction, l’amour, le sacrifice, le voyage dans le temps, les mondes parallèles et l’existentialisme. Inutile de vous dévoiler le scénario, on en trouve de bons résumés un peu partout! Il me semble qu’il faut voir le film pour se faire une opinion. L’échec commercial du film peut s’explique par la concomitance de deux événements: les attentats du 11 septembre 2001 à New-York et la sortie du film, en octobre 2001 également. Comme « Donnie Darko » raconte aussi une histoire d’avion qui perd un réacteur, on comprend que le public ne se soit pas précipité pour voir le film, qui, pourtant, par la suite, est devenu un film culte!

   En tout cas, Richard Kelly est un formidable metteur en scène et un très grand directeur d’acteurs. C’est dans « Donnie Darko » que se révèle Jake Gyllenhaal, tout à fait remarquable…