Archives mensuelles : juillet 2023

Tant qu’ à faire, puisque nous sommes sur place, deuxième expo, Ramsès II à La Villette…

   Là aussi, énormément de monde…

   Alors, oui, c’est magnifique, mais, finalement, un peu répétitif; les trésors s’accumulent, très semblables les uns aux autres…

   Au bout du compte, nous avons été quelque peu déçus:


Il ne fallait pas perdre de temps, l’expo s’achevait le 23 juillet.

   Déjà, c’est toujours un plaisir de se rendre au Musée d’Orsay, tant l’architecture est splendide… Alors, évidemment, beaucoup de monde et toujours le même problème, plein de gens ne regardent pas l’expo, il la photographie, y compris parfois les plus petits détails, n’hésitant jamais à vous marcher sur les pieds ou à vous bousculer, si vous n’êtes pas suffisamment sur vos gardes, si vous n’êtes pas suffisamment vigilants.

   Premier questionnement toutefois, pourquoi vouloir à tout prix comparer Manet et Degas? Il est vrai qu’ils étaient amis, en même temps que concurrents, mais tout de même… J’aurais préféré que chacun ait sa propre exposition. Au début, on cherche à reconnaître la facture des deux peintres, mais, très vite, on renonce, attribuant à l’un les tableaux de l’autre…

   Alors, évidemment, les toiles sont magnifiques, la plupart très connues, mais l’émotion est toujours la même. Il faut bien compter deux bonnes heures de visite pour essayer de bien apprécier les œuvres.


DEHORS, MOLIÈRE ! (ou l’École de la rue)

   Alors, là, je ne trouve plus mes mots: stupéfiant, incroyable, extraordinaire, bref, génial!!! Comme tous les étés, à Saint-Brieuc, nous assistons avec beaucoup de plaisir à des spectacles de rue, gratuits, pour tout public et, généralement, de grande qualité! Mais, là, passez-moi l’expression, nous sommes tombés sur le cul! On s’attendait à un spectacle burlesque, franchement rigolard. Eh bien, il n’en fut rien! Nous sommes restés stupéfaits devant le projet, audacieux, pour ne pas dire casse-gueule: faire une présentation, devant un public pas forcément au parfum, de « L’Ecole des Femmes » de Molière, fallait oser! Spectacle, en outre, d’une heure et demie! Eh bien, les acteurs de la troupe, outre qu’ils ont enchanté le public, ont réussi à accrocher son attention.

   Dès le début, nous avons été complètement surpris, on s’attendait à tout, sauf à cela. L’idée de départ: une troupe de théâtre, souhaite monter « L’Ecole des Femmes » de Molière. Seul hic, il manque les deux jeunes premiers de la pièce, les deux tourtereaux, Agnès et Octave, que le metteur en scène va devoir trouver dans le public, après un casting des plus rigoureux. Il y a la femme à tout faire de la troupe, chargée de com, directrice, intendante, etc. etc., le metteur en scène, son compagnon, un acteur de seconde zone pour jouer Arnolphe, et tout se mélange, le texte, magnifique, de Molière, les explications pédagogiques qui permettent de suivre l’intrigue, et cela donne un spectacle total, costumes, décors, mise en scène, très drôle, désopilant, très enlevé et, mieux encore, toute une réflexion sur le théâtre, théâtre entier, populaire, tel qu’il devrait être conçu. Et toute l’équipe enlève aisément le morceau, le pari fou est totalement relevé, grâce à l’énergie et la qualité des acteurs, grâce à une interprétation hors pair, brillante même. On a l’impression que cette troupe a retrouvé l’esprit du théâtre!!!

   Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en faisant une formidable ovation à la fin!

   Renseignement pris, la troupe, « Casus Délires » est une troupe originaire de Redon, qui tient là un spectacle d’une extraordinaire qualité!

   http://www.casusdelires.com/dehors-moliere/


« Les Algues vertes« de Pierre Jolivet…

    C’était dans les années 65/70, à Saint-Michel-en-grève, dans les Côtes d’Armor (Côtes du Nord, à l’époque). C’est là, en se baignant, qu’on a fait la connaissance des  premières algues vertes (Ulva lactuca, la Laitue de mer, est une espèce d’algues vertes marine, nitrophile, de l’ordre des Ulvales et de la famille des Ulvaceae). On n’en était qu’au début des algues vertes, qui sont apparues en même temps que l’agro-alimentaire en Bretagne, l’agriculture industrielle et le remplacement de l’agriculture traditionnelle par l’agriculture intensive. A l’époque, on ne se doutait pas du fléau redoutable qu’allaient devenir les algues vertes. Depuis les années 70, les algues vertes n’ont pas arrêté de se développer, malgré le déni des industriels de l’agriculture, malgré le déni des syndicats agricoles (FNSEA et FDSEA confondues), malgré la complicité dans le déni des responsables politiques, de gauche comme de droite d’ailleurs, malgré les multiples plans dispendieux censés mettre un terme à la catastrophe. Aujourd’hui, rien ne s’est arrangé, ni en baie de Lannion, ni en baie de Saint-Brieuc. Il faut savoir que les algues vertes, pour se développer, ont besoin de chaleur, de baies profondes aux eaux calmes et des nitrates de l’élevage intensif du porc.

   Bien sûr, nombreux sont les citoyens qui ne cessent de se battre contre cette prolifération des algues vertes. C’est dans ce cadre qu’une jeune journaliste indépendante, Inès Léraud, s’est lancée dans une enquête de plusieurs années pour connaître le fin mot de cette histoire. Cela a abouti, malgré les difficultés, malgré les menaces, à une bande dessinée, « Algues Vertes, L’histoire interdite« , d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, aux éditions La Revue Dessinée| Delcourt. Si l’on veut comprendre cette histoire d’algues vertes, il faut absolument lire cet ouvrage, ouvrage de référence remarquable! Mais cette bande dessinée, parfaitement documentée, reste -c’est le cas de le dire!- un documentaire. Quand on a appris que Marc Jolivet allait en faire l’adaptation, avec l’aide de Inès Léraud, sous la forme d’une fiction, on était un peu surpris, pour ne pas dire sceptique. Et pourtant, le pari est totalement réussi! Il est vrai qu’on connaît bien le cinéma de Marc Jolivet et, là, je peux vous dire que le réalisateur n’a rien à envier au cinéma engagé américain, style « Erin Brockovich » ou « Dark Waters« . « Les Algues vertes« , c’est du cinéma militant,  engagé, mais c’est aussi du grand cinéma, du cinéma tout simplement. Certaines choses ont été rajoutées par rapport à la bande dessinée, comme, par exemple, l’intimité d’Inès Léraud, à savoir le fait qu’elle ait une compagne et l’on pouvait craindre certains dérapages; en fait, il n’en est rien, et le personnage de la compagne d’Inès est essentiel au film, dans la mesure où elle est un miroir du personnage principal, un miroir essentiel, qui conforte ou nuance les idées de l’héroïne.

   Le film est remarquablement construit et, contrairement à ce que pensent certains détracteurs, ce n’est absolument pas la Bretagne qui est attaquée, mais bien les responsables des algues vertes, tous les responsables de la prolifération des algues vertes. Au contraire, les images de la Bretagne sont magnifiques, les plans montrent la région sous son meilleur jour. En outre, le film est d’une implacable rigueur. D’ailleurs, a priori, il n’y a eu jusqu’à présent, aucune protestation, ni des industriels de l’agriculture ni des élus bretons, pourtant très nettement ciblés. Ajoutons que l’interprétation magistrale de Céline Sallette, qui tient le film sur ses épaules, renforce l’authenticité et la conviction du propos.

   On ne pourrait terminer cette critique sans rendre hommage à André Ollivro et Yves-Marie  Le Lay, inlassables militants contre la prolifération des algues vertes au travers de leur association « Halte aux marées vertes« , parfois au péril de leur sécurité, et qui ont participé au tournage du film, film incontournable et dont on peut espérer qu’il sera vu par le maximum de spectateurs!


Jean-Loup DELRUE & Adélaïde DUBECQ

   Bon, on ne présente plus le duo burlesque, qui a vu le jour dans la Compagnie du Théâtre du Totem à Saint-Brieuc. En outre, comme à Saint-Brieuc, nous sommes dans l’année Jarry:

   http://stbrieuc-jarry.fr/

   il était logique de faire appel au célèbre duo! C’est ce qu’ont fait les Archives Municipales de Saint-Brieuc

https://www.theatredutotem.com/adelaide-et-jean-loup

   Donc, hier, une bonne vingtaine de personnes étaient présentes devant la gare de Saint-Brieuc pour faire une petite balade « urbotanique » sous la conduite de Jean-Loup et Adélaïde.

   Petite balade d’environ 1 H et demie autour de la gare, Boulevard Charner, sous l’Esplanade Jarry justement, Boulevard Clémenceau, puis, après le pont SNCF, Boulevard Carnot, avant de terminer sur la passerelle qui permet de rejoindre la gare.

   On comprend vite: la  lutte est acharnée contre la nature! Les Z’Urbains traquent le moindre petit coin d’herbe. Le discours, complètement délirant des deux acolytes, vise à nous éclairer sur les différents bestiaux en béton, insectes et prédateurs plus méchants les uns que les autres, et sur les voitures auto tondeuses, ainsi que sur les crottes de chien, objets d’étude pour les chercheurs. Bref, un discours complètement hallucinant et surréaliste, bien dans la veine de l’œuvre de Alfred Jarry…

   Mais les deux hurluberlus ont parfaitement préparé leur affaire et leur discours, dans sa folie, est complètement cohérent et… totalement désopilant. Bref, une grande partie de rigolade avec deux acteurs très complices et , manifestement, très à l’aise, pour la plus grande joie du public, qui a complètement joué le jeu et qui a acclamé le duo à l’issue de la déambulation!


Vendredi 7 juillet à 14h

Toujours avec Estelle Cunin des Archives Municipales de la ville de Saint-Brieuc, une visite de ce qui est devenu le Conservatoire de musique de Saint-Brieuc et qui était, auparavant, un couvent de Carmélites… Pour moi, j’ai toujours connu le Carmel, à l’extrémité ouest de Saint-Brieuc. Il faut dire que, sur Saint-Brieuc, foisonnent les biens d’église: couvents, chapelles et cathédrale, centres de soins, écoles, etc. etc…  Evidemment, pour le Carmel, on passait souvent devant, sans trop se poser de questions.

   Puis, en 2010, après de nombreux travaux, le Carmel a été transformé en Conservatoire de musique. Nous n’avions, pour notre part, jamais eu l’occasion d’en faire la visite, très enrichissante, ma foi! Visite à deux niveaux, visite historique sur les Carmélites, d’une part et visite, d’autre part, du Conservatoire.

   Sur le côté historique, nous avons appris énormément de choses sur les Carmélites, leurs conditions de vie, les contraintes liées à cet ordre, et même leur emploi du temps journalier.

   Pour ce qui est du Conservatoire actuel, la transformation est prodigieuse et les Briochins ont à leur disposition un formidable outil! Nous avons visité les différentes salles de cours, certaines encore en activité malgré les vacances scolaires.

   La visite s’est terminée dans le jardin des Carmélites, absolument magnifique. Un gros travail de rénovation a été fait par les jardiniers de la ville, particulièrement pour ce qui concerne le jardin des simples, qui nous a été commenté dans le détail!

   Vraiment, une balade commentée très enrichissante:

https://www.facebook.com/villacarmelie/


   Les Archives Municipales de la ville de Saint-Brieuc organisent tous les étés des visites de sites emblématiques de la ville. Cette année, pour la première fois, nous avons décidé de participer à quelques balades.

   Première visite, le parc de Ty Coat. Evidemment tout le monde connaît le parc de Ty Coat, mais je n’avais jamais eu ni l’occasion ni la curiosité de m’y intéresser plus que cela. Eh bien, là, j’ai appris plein de choses intéressantes et j’étais loin de me douter de l’intérêt et de la richesse du lieu.

   C’est Estelle Cunin des Archives Municipales de la ville de Saint-Brieuc qui est chargée de nous guider lors de cette visite, ainsi d’ailleurs que de la suivante, la Villa Carmélie, effectuée quelques jours plus tard. Elle bénéficie pour la visite de Ty Coat de la compétence de Guillaume Caron, jardinier de la Ville de Saint-Brieuc. Visite passionnante, d’autant qu’elle a fait l’objet d’une captation vidéo, plus intéressante que tout autre commentaire:


« Il Boemo » de Petr Vaclav

   Encore un biopic, allez-vous me dire… Oui, mais, là, il s’agit d’un illustre inconnu, hormis pour les spécialistes en musique et, plus spécialement, en opéra. Il s’agit d’un Tchèque, Josef Mysliveček, un des compositeurs les plus prolifiques de l’opéra italien du XVIIIe siècle. Fils de meunier, il décide de quitter Prague et s’installe à Venise, où il rêve de devenir compositeur. Il obtient une prestigieuse commande d’opéra pour le théâtre de San Carlo à Naples et connaît une ascension rapide et une dégringolade presque aussi rapide. Franchement, c’est bien la première fois que j’entendais parler de lui…

   Le film commence par sa triste fin, dans la misère la plus noire, rongé -au sens propre du terme- par la maladie. « Il Boemo » est donc un flash-back et, les derniers plans reprenant les premiers, la boucle est bouclée. Bon, tout cela est un peu longuet, on se sent toujours très extérieur et c’est l’émotion qui manque le plus…  Concernant l’époque, la mode est à la débauche et au libertinage, ce que l’on comprend vite, et il est un peu dommage que les scènes de sexe se multiplient, filmées avec beaucoup de complaisance, d’autant que cela n’apporte rien ou presque au propos.

   Par contre, d’un point de vue esthétique, le film est absolument somptueux: chaque plan est un véritable tableau; les images sont magnifiques, ainsi d’ailleurs que les éclairages. Au travers de la vie de Josef Mysliveček, c’est l’Italie du XVIIIème qui nous est représentée, mais uniquement les classes sociales les plus élevées. En outre, évidemment, la bande son est remarquable et, même si on n’est pas féru d’opéra ou pas forcément fan de ce genre de musique, il faut reconnaître que le charme opère.

   Au total, il s’agit d’un film plaisant, même si, dans le genre, on a tout de même vu mieux…


   GENERALE HORS PISTE

 Solo clown, théâtre

Jeudi 29 juin à 11h

   Jeudi dernier, nous avons servi de cobayes à « Bleu Pluriel« . Le principe est simple: les artistes, avant de présenter leur spectacle au public, le testent auprès d’un échantillon de spectateurs, soit au travers d’extraits, soit avec une générale, comme ce fut le cas cette fois-ci.

   Cette fois, le spectacle, GENERALE HORS PISTE, est proposé par LA COMPAGNIE LA GUILDE:

   Nous avons déjà eu l’occasion, à deux reprises même, dans le cadre de la programmation « Bleu Pluriel » et aux « Nocturnes » de Saint-Brieuc, de voir « Gardons le cap!« , un spectacle désopilant et rigolard, une production pharaonique de « La Belle au Bois Dormant ». Donc on était prêt à tout, et, surtout, à bien rigoler… Première surprise, ce ne sont pas les deux compères, Luc Rodier  et Loris Verrecchia, qui sont sur scène, mais uniquement Loris Verrecchia.  Son spectacle est en fait un seul en scène, et il a tout réalisé de A à Z. Voici la présentation du spectacle par  » Bleu Pluriel« :

https://www.bleu-pluriel.com/

   En fait -et c’est la deuxième surprise-, la tonalité du spectacle est très différente de ce à quoi nous nous attendions. Ici, il s’agit d’un metteur en scène qui répète son dernier spectacle qu’il doit présenter le soir même. Et patatras! Il loupe à peu près tout ce qu’il entreprend et rien, mais vraiment rien, ne fonctionne! Et on assiste à un festival de ratages monumentaux, parfois drôles, mais le plus souvent pathétiques. On ne peut que compatir avec le personnage dans sa dimension tragique. Le problème, c’est qu’à force de mal jouer, de rater tous ses effets, le public risque bien de croire au personnage, de le prendre au premier degré et de l’assimiler au comédien.

    Naturellement, il s’agit d’une première. En outre, le spectacle est conçu pour être joué en extérieur et c’est bien dans ce cadre-là qu’il faudra le revoir, d’autant que le spectacle, en fonction des réactions du public, va évidemment être amené à évoluer…

   Partie peut-être la plus intéressante, la rencontre après le spectacle avec le comédien, qui a été amené à préciser sa démarche, ses objectifs et qui a répondu aux critiques ou aux questions du public. Partant de ce qu’on apprend, on ne peut que souhaiter la réussite de ce spectacle, qui va se rôder petit à petit!